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Smart city : comment rendre la ville plus intelligente ?

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L’Institut de l’entreprise a publié, fin 2013, un rapport sur les smart cities. Ce texte présente plusieurs propositions pour rendre les villes plus intelligentes tout en faisant des économies.

La ville de Yokohama, au Japon, est l'une des grandes métropoles mondiales les plus en pointe en matière d'utilisation des technologies numériques. Copyright : Arnaud Fougerouse / Flickr

La ville de Yokohama, au Japon, est l’une des grandes métropoles mondiales les plus en pointe en matière d’utilisation des technologies numériques. Copyright : Arnaud Fougerouse / Flickr

Pourquoi un rapport sur les smart cities ?

 « Smart Cities. Efficace, innovante, participative : comment rendre la ville plus
intelligente ? »
Tel est le nom du rapport publié, en novembre 2013, par l’Institut de l’entreprise, un think tank créé en 1975 qui réfléchit au rôle joué par les entreprises dans la vie économique et sociale. Ce rapport a volontairement été publié quelques semaines avant les élections municipales françaises, pour attirer l’attention des médias, des politiques et des citoyens sur les nouveaux enjeux urbains ouverts par le numérique. Ses deux auteurs principaux sont Augustin de Romanet, PDG d’Aéroports de Paris, et Julien Damon, sociologue et professeur d’urbanisme associé à Sciences Po. Plutôt que de réaliser un énième catalogue des expériences internationales les plus probantes, l’Institut de l’entreprise s’est concentré sur les réformes pouvant permettre de rendre les villes françaises plus « intelligentes ».

Une ville plus smart = une ville moins coûteuse ?

Quand on pense à la smart city, on imagine des rues truffées de capteurs et de caméras, et des armées de développeurs informatiques décortiquant un déluge de données numériques. Bref, on associe la smart city à une modernisation technologique à marche forcée, fort coûteuse en deniers publics. Une perception un peu simpliste. Dans son rapport, l’Institut de l’entreprise explore justement l’hypothèse inverse : à l’heure où les caisses des municipalités sont vides, rendre les villes plus intelligentes doit permettre de faire des économies : « Les démarches et services développés localement au nom de la « ville intelligente » peuvent aider les municipalités à réduire leurs dépenses, tout en contribuant à l’amélioration de la qualité de service – en somme, soutenir une plus grande performance publique ; par la même occasion, ils peuvent être source de retombées économiques. » Tout l’enjeu est donc d’inventer « un modèle de métropole moins chère, plus efficace et plus attractive ».

Rendre la ville plus efficace

Pour réussir le virage de la smart city, le rapport de l’Institut de l’entreprise propose de mettre en place une ambitieuse politique de développement du numérique dans les services publics et les infrastructures urbaines. Voici comment :

  • En transposant la révision générale des politiques publiques à l’échelon local (RGPP) grâce à la maîtrise des technologies numériques.
  • En créant une plate-forme numérique sous forme de guichet unique pour centraliser les services aux entreprises et aux citoyens.
  • En créant dans toutes les grandes villes un poste de « directeur du numérique », sur le modèle des municipalités américaines (chief digital).
  • En utilisant les données numériques pour lutter contre les incivilités et la criminalité.
  • En créant un « réseau social des villes intelligentes » pour permettre à ces dernières d’échanger les bonnes pratiques.
  • En utilisant les nouvelles technologies pour optimiser la consommation des citoyens et améliorer leur mobilité.

Accroître les retombées économiques

Le rapport propose également d’expérimenter de nouvelles formes de collaborations entre organismes publics et privés. Parmi les propositions de l’Institut de l’entreprise :

  • La constitution de nouvelles alliances entre les différents opérateurs de la ville pour éviter la dispersion des bonnes idées.
  • Le renforcement de la transparence des marchés publics pour faciliter l’aide aux entreprises.
  • L’organisation de la participation des entreprises dans les instances de décision des villes.

Fabriquer la ville avec ses habitants

Une gouvernance urbaine qui passe par la gestion municipale, c’est bien. Mais une gouvernance urbaine qui s’appuie en priorité sur la mobilisation de tous les citoyens, c’est mieux. Pour développer la dimension participative essentielle à la réussite du virage smart, l’Institut de l’entreprise conseille notamment aux villes :

  • De s’appuyer sur le crowdsourcing et le retour d’expérience des habitants pour mieux connaître l’état de fonctionnement des services municipaux.
  • De créer une plate-forme collaborative pour permettre aux citoyens de s’investir dans des missions de service public.
  • De solliciter en ligne l’avis des habitants sur la pertinence de certaines dépenses publiques.
  • De développer le financement participatif d’infrastructures urbaines (crowdfunding).

Développer l’open data au niveau local

Quatrième priorité identitifée par l’Institut de l’entreprise : la nécessaire définition d’une politique d’accès aux données publiques et leur exploitation intelligente. Pour y parvenir, le rapport fait plusieurs propositions :

  • Instaurer un droit opposable à l’open data, pour permettre aux citoyens et aux entreprises d’avoir accès à l’ensemble des données publiques.
  • Mieux orienter le travail des développeurs pour que les données publiques apportent un réel bénéfice en termes de contrôle démocratique.
  • Comparer, grâce à l’ouverture des données publiques, les impôts locaux et les dépenses publiques des différentes villes.

Les limites de la smart city

Le rapport de l’Institut de l’entreprise identifie trois limites à la démarche des smart cities. Le premier, c’est « l’écueil technologique », tant il est tentant de croire que l’adoption d’une nouvelle technologie constitue la solution à un problème urbain : « Les solutions technologiques ont parfois tendance à se présenter comme des remèdes à des problèmes n’ayant même pas été posés », explique le rapport. Plus que de réponses technologiques, la ville a surtout besoin de « réponses managériales et politiques ». Autre limite identifiée : « l’écueil du tableau de bord » : pour que la smart city réponde aux besoins de ses habitants, il ne faut surtout pas planifier son évolution d’une façon trop rigide, et ne jamais sous-estimer « le potentiel innovateur des initiatives issues du terrain ». Troisième écueil, justement, celui de « la mobilisation des habitants ». Si la participation citoyenne est en pleine effervescence, il ne faut pas croire que tous les habitants peuvent s’investir dans l’évolution de leur ville : « Le risque est grand que les citoyens, conservant une approche utilitariste, ne se mobilisent que ponctuellement. »

Les Français et la smart city : les chiffres clés

  • 45 % des clients ont déjà utilisé un réseau wi-fi dans un hôtel.
  • 53 % des sondés ont déjà consulté Internet ou une application pour se géolocaliser ou chercher un itinéraire.
  • 63 % sont intéressés par l’installation de bornes dans la rue pour recharger les appareils électroniques.
  • 28 % des sondés savent ce qu’est l’open data.
  • 33 % pensent que la qualité des services publics locaux s’est plutôt détérioriée (24% pensent qu’elle s’est améliorée).
  • 77 % des habitants des communes de plus de 20 000 habitants estiment que leur municipalité accomplit du bon travail.
  • 45 % des sondés considèrent qu’une « ville idéale » est une ville « où il est facile de se déplacer en transport en commun »

Sources : CSA, BVA, Syntec, Ifop, Institut de l’entreprise

Découvrir le rapport de l’Institut de l’entreprise

Selon vous, la ville idéale est-elle forcément smart ?

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